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L’image de mon premier déménagement m’est encore très claire. J’ai 17 ans, je suis assise sur le plancher de ma chambre et j’essaie de faire mes boîtes. Est-ce que j’ai fait le bon choix? Je ne connais personne dans cette ville-là, et je ne suis même plus certaine que je me souviens comment on fait pour se faire des amis. Et je ne sais même pas faire mon lavage! Quand j’y repense aujourd’hui, j’ai un petit sourire quand je me vois placer la dernière boîte dans mon premier appartement à Jonquière, puis dire un au revoir officiel à mes parents en me disant : « Qu’est-ce que je fais là? ».
Aujourd’hui, si on me demande de fermer les yeux et de me souvenir d’une chose de mon parcours en Art et technologie des médias, j’ai inévitablement l’image de mon appartement sur la rue Brassard qui me revient.
Je vois mes fous rires, mes discussions de fin de soirée, mes karaokés improvisés entre deux sessions d’étude. Je vois ma table de cuisine avec autour, mes colocs, mes plus fidèles alliées, et tous mes amis qui sont arrivés à l’improviste pour partager un bon repas. La plupart du temps c’était la pizza la moins chère à l’épicerie ou des pâtes au beurre, mais c’est ça, la vie en appart, non?
Je ferme les yeux et je vois mes voisins, qui sont mes camarades de classe, je me vois me promener sur la rue Monseigneur Bégin et croiser plein de gens que je connais. J’ai l’impression de connaître la ville entière. C’est un beau sentiment, l’appartenance. Je souhaite à tout le monde de vivre ça.
Je me vois continuer ma marche jusqu’aux résidences du Cégep de Jonquière, ce lieu mythique où la plupart des amitiés se sont créées. Cet endroit qui rassemble des gens de partout au Québec, et même du monde entier. Plusieurs ont quitté leur ville natale pour s’installer au Saguenay. Inévitablement, on se façonne notre petit monde à notre manière.
La vie en appartement, ce n’est pas toujours rose. J’en ai fait de la vaisselle, j’en ai lavé des planchers le lendemain d’un party, j’en ai eu des chicanes à propos d’un « non c’est moi qui a sorti les poubelles la dernière fois ». Mais qui aurait cru qu’à 17 ans, en signant mon premier bail, j’allais me plaire à habiter avec des colocs?
Je revois la petite Rosalie, qui croyait être une solitaire endurcie, la reine dans l’art de ne rien faire, enfermée dans sa chambre. 17 ans, c’est tôt pour quitter le nid familial. Mais à Jonquière, il y a trop de choses à faire. Jonquière est trop singulière pour ne pas en profiter. Il y a trop d’histoires d’appartement extraordinaires pour ne pas se lancer.